La mobilité des grandes entreprises en Île-de-France
Plus jamais comme avant ? | Décembre 2020
En vingt ans, jamais l’Île-de-France n’avait connu un niveau de commercialisation de bureaux aussi faible qu’en 2020, montrant l’importance du coup porté par l’épidémie de Covid-19 au marché immobilier et son impact sur les mouvements immobiliers des grandes entreprises, passés de 71 en 2019 à moins d’une vingtaine cette année¹.
Les dernières annonces relatives aux vaccins laissent espérer une amélioration de la situation sanitaire en 2021. Toutefois, le redémarrage de l’activité locative sera très progressif. Concentrées sur le respect des protocoles sanitaires et la préservation de leur rentabilité à court terme, les entreprises restent en effet très prudentes, ayant besoin de plus de visibilité pour redéfinir et mettre en oeuvre leur stratégie immobilière.
Si le marché des bureaux a déjà connu quelques chocs économiques de grande ampleur, le contexte actuel est difficilement comparable en raison du caractère inédit de la crise sanitaire. Bien plus, l’épidémie de Covid-19 aura sans aucun doute des conséquences durables sur les projets et la localisation des bureaux des grandes entreprises en raison de l’accélération de tendances structurelles comme la révolution digitale, l’urgence écologique, le boom des mobilités douces et bien sûr l’essor du télétravail.
Si ces facteurs influençaient déjà la prise de décision immobilière, ils apparaissent aujourd’hui comme des critères incontournables, susceptibles d’impacter la conception des espaces de bureaux voire d’inverser la tendance à la croissance du parc tertiaire francilien.
En impulsant de nouvelles dynamiques de mobilité, la crise sanitaire pourrait aussi faire évoluer une géographie en place depuis des décennies. Ainsi, le rapprochement entre lieux de vie et lieux de travail pourrait par exemple modifier les rapports entre centre et périphérie et peut-être amener à la déconcentration progressive du marché des bureaux d’Île-de-France. Cependant, c’est un rééquilibrage modéré qui se dessine plutôt qu’un renversement de hiérarchie aux dépens de Paris et des marchés centraux. D’abord parce qu’il ne faut pas sous-estimer le poids de l’héritage dans les décisions immobilières, mais aussi parce que l’épidémie et la révolution digitale jouent, par certains aspects, en faveur des localisations centrales et des immeubles les mieux desservis.
Après une analyse détaillée de vingt ans de mouvements immobiliers, Knight Frank France se penche sur les conséquences possibles de l’épidémie de Covid-19 et formule quelques hypothèses sur l’avenir du marché des bureaux d’Île-de-France.
Annabelle VAVASSEUR
Deputy Head of Research
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